Une première étude sur la distribution face au Covid-19
À la suite d’une enquête menée auprès de 40 distributeurs agricoles, l’Iddem a identifié les difficultés rencontrées par ces derniers lors de la crise sanitaire. Gestes barrières et trésorerie sont les principaux points d’inquiétude.
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L’Iddem, institut d’études marketing et communication spécialisée dans le secteur agricole, a réalisé en partenariat avec Decid & Risk, société spécialisée dans la gestion des risques en agriculture, une enquête sur les difficultés rencontrées pas la distribution agricole lors de la crise liée au coronavirus.
Cette enquête, réalisée du 28 avril au 10 mai, a été menée auprès d’un large panel d’entreprises de la distribution agricole, d’activités et de tailles variées. 40 dirigeants ou directeurs de pôle ont ainsi répondu à l’enquête : 20 sont issus de coopératives, les 20 autres de négoces.
Si les volumes d’activité se sont révélés être sensiblement les mêmes qu’en 2019, les distributeurs ont dû faire face à plusieurs difficultés. Deux grandes difficultés et inquiétudes ressortent principalement : le respect des gestes barrières et les risques économiques.
Des gestes barrières à respecter
Concernant les gestes barrières, leur application sur le long terme pose question aux distributeurs. « Comment vont-ils faire appliquer les gestes barrières, notamment auprès des agriculteurs ? C’est le premier point d’interrogation qui ressort, commente Pierre Marin, dirigeant de l’Iddem. Ces gestes vont-ils rester ? »
Ce point rend notamment délicate la présence des équipes sur le terrain, et cette inquiétude devrait perdurer. « Les tensions sont exprimées concernant le suivi technique, l’accompagnement des clients ou des adhérents, la logistique appro et bientôt collecte ou encore les visites d’essais. En fait, ce sont tous les moments de contact entre les salariés et les agriculteurs, les moments où les gestes barrières ne sont pas conçus ou appréhendés de la même manière par les personnes en présence », explique Pierre Marin en conclusion de l’étude.
Des inquiétudes sur la trésorerie
Les distributeurs se montrent également inquiets en matière de gestion financière, juridique et administrative. Mais toutes les structures ne sont pas égales face à ces risques, notamment économiques. « Dans un avenir proche, certains répondants prévoient de gros impacts sur les trésoreries de leurs agriculteurs qui entraîneront des répercussions sur leur entreprise. C’est le cas en viticulture, maraîchage ou arboriculture. Du côté des cultures céréalières, l’inquiétude est moindre », détaille Pierre Marin.
Développement du télétravail et des outils de travail à distance
Lors de la crise, les distributeurs ont fortement développé le télétravail et les outils de travail à distance. « Ces deux points génèrent plus de souplesse dans le travail, explique-t-il. Mais je pense que le secteur agricole va garder du présentiel à l’avenir. » Selon lui, les outils de travail à distance apportent davantage de fluidité au travail des TC, qui devraient généraliser la prise de rendez-vous avec leurs adhérents et clients.
Une adaptation nécessaire
La moisson à venir, qui devrait atténuer certains points de tension, sera l’un des éléments décisifs dans la sortie de crise. « Mais pour cela, il est important que les effectifs reviennent travailler et soient motivés », met en garde Pierre Marin.
« On gère une crise en temps réel, on prépare un tout petit peu l’après en analysant les points critiques. Mais tout arrive en même temps, il y a la moisson ainsi que d’autres sujets comme la séparation de la vente et du conseil à gérer », conclut-il.
Ce premier baromètre devrait être suivi d’un deuxième, qui pourrait être lancé avant la moisson à venir, si le nombre de partenaires est suffisant.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :